dimanche 16 août 2009

Un air de liberté




Voici un petit retour de sœur Emmanuelle ( pas la religieuse fort célèbre mais la frangine ainée du marcheur) sur sa journée de marche avec Pierre dans le Lot.



Quand Pierre a décidé brusquement de faire son tour de France à pied, j'ai senti un air de liberté qui a accompagné ma vie depuis son départ. Waouh ! aller droit devant soi, vers l'inconnu, vers la rencontre, et avec pour seul moyen de transport soi-même... Je pense que cette expérience est pour lui immense. Il peut être fier de sa route. En tout cas moi je suis très fière de lui.

Il était évident pour moi que je l'accompagne, ne fut-ce que pour une journée !
L'étape Caussade-Concots était la plus simple pour moi (maman de deux petiots) puisque nous nous retrouvions en famille sur notre terrain du pet do condes à la fin de cette étape.
Les 38 kms parcourus par mes gambettes non entraînées ont été éprouvantes surtout les 5 derniers kms, que j'ai fait en courant car c'était moins douloureux et plus rapide (Pierre, pendant ce temps marchait tranquillement à côté de moi).
Pourtant, en peu de distance, on peut vivre un vrai voyage, et les douleurs sont vite oubliées. Les paysages évoluent rapidement, au fil des pas. On est à la fois dans l'anticipation "tiens, tout à l'heure on passera à côté de ce village" et dans l'instant présent, à l'affût des sons ou du silence, à l'écoute de ses pensées et du corps qui conduit doucement vers là ou on va. Finalement, on peut aller loin en peu de temps, sans forcément utiliser la voiture. Notre mode de vie actuel nous fait peut-être oublier que les outils sont là pour nous servir, et non pour nous asservir.

On se sent si libre ainsi ! J'ai retrouvé l'esprit que mes parents ont eu dans notre enfance, en particulier quand ils ont construit une roulotte à cheval et que nous sommes partis en famille, souvent avec un copain embarqué dans l'aventure, les chats et le chien. Nous n'avions pas de contrainte de distance quotidienne à parcourir, mais chaque voyage (environ 300 kms) a été dépaysant, inoubliable. L'un d'entre nous partait à vélo quand le jour déclinait, en "éclaireur" pour trouver un coin agréable où passer la nuit, avec de la bonne herbe pour notre cheval Bijou.




Nos voyages ont également été habités par des rencontres très différentes : paysans (la nostalgie du temps des chevaux dans les fermes), ouvriers agricoles, artistes, gens de la route, voyageurs, fantasques, marginaux, sédentaires et nomades (permanents ou intermittents ou rêvant de l'être)...
Je crois que ce cadeau que nous ont fait nos parents, cette joie de partir sur les routes est un magnifique héritage !





Pour finir, un seul regret : ne pas avoir marché davantage pour faire une étape vers des personnes à rencontrer...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire